La lutte contre le dérèglement climatique et la pollution de notre environnement est une nécessité vitale pour que la jeunesse ait droit à un avenir. Mais elle se heurte aux fondements mêmes du système capitaliste : la concurrence au lieu de la coopération, l’égoïsme au lieu de la solidarité, l’utilitarisme comptable à court terme et la recherche du profit à tout prix au lieu du bien commun. Ce système fondé sur la double exploitation des humains et de la nature a atteint ses limites. Il faut en changer d’urgence !
À en croire E. Macron et les promoteurs du capitalisme « vert », il suffirait de quelques taxes « écologiques » pour que tout s’arrange. Les salariées rejetées loin des villes par la hausse des loyers prendraient leurs vélos ou des voitures électriques. Les montagnes de matières plastiques distribuées par les grandes surfaces seraient magiquement « recyclées » grâce à un tri sélectif vertueux. Certes, sont « oubliés » de cette soi-disante « transition écologique » l’utilisation massive de pesticides par l’agro-industrie, les ventes d’armes aux pires des dictatures, le maintien de technologies mortifères comme le nucléaire, les délocalisations d’usines polluantes dans les pays peu regardants sur la santé et les conditions de vie des salariées, le transport de marchandises par les camions, les avions et les bateaux d’un bout à l’autre de la planète. Mais c’est au nom de la « croissance », disent-ils en choeur !
En réalité, cette croissance n’est que celle des profits de la classe dirigeante, une classe à la richesse tapageuse qui donne le mauvais exemple d’une consommation sans frein. Ce n’est pas celle d’un progrès humain. Pas celle d’un développement harmonieux des humains et de la nature.
Tel est le choix qui se dessine de plus en plus clairement. On ne peut plus tergiverser. Nous avons besoin d’une politique qui change tout. D’une société « écosocialiste » où nous pourrons décider démocratiquement de ce dont nous avons vraiment besoin et de la répartition égalitaire des richesses, tout en prenant soin de notre planète.
Même s’ils sont très souhaitables, les changements de comportement individuels ne suffiront pas à modifier la donne. De même, il n’est plus suffisant de s’indigner et de faire pression sur les « décideurs ». Il faut s’insurger, construire la convergence des luttes, descendre dans la rue par millions et dizaines de millions, bloquer les investissements dans les énergies fossiles, les accapa accaparements de terres et le militarisme, s’opposer à la privatisation des biens communs, s’investir activement dans le soutien aux paysannes qui rejettent l’agro-industrie, imposer des alternatives de déplacement et de consommation, jeter les bases de pratiques sociales qui sortent du cadre capitaliste…
C’est pourquoi le NPA appelle à participer massivement aux marches pour le climat, et notamment à celles des 15 et 16 mars. Il y défend un programme de mesures d’urgence :
•Socialisation du secteur énergétique et bancaire pour planifier un système 100% renouvelable, sans énergie fossile ni nucléaire ;
•Élimination des productions inutiles ou nuisibles, de l’obsolescence programmée, et limitation drastique de la publicité ;
•Relocalisation des productions partout dans le monde en fonction des besoins et de façon à limiter les transports de marchandises ;
•Abandon de l’agrobusiness et de ses méthodes polluantes et dangereuses en faveur d’une agriculture écologique et paysanne assurant la souveraineté alimentaire ;
•Arrêt de l’expansion urbaine des mégapoles et des grands projets inutiles ;
•Sortie de l’univers du « tout-voiture », y compris en renonçant au leurre de la voiture électrique (dont la production et la fin de vie génèrent du CO2 et de la pollution, tout comme la production d’électricité) ;
•Généralisation des transports publics gratuits.
C’est par la combinaison des luttes pour la justice sociale et des luttes pour la sauvegarde de notre environnement que nous pourrons avancer, toutes et tous, ensemble, vers une société humaine débarrassée du capitalisme.