Crédit photo : Photothèque Rouge / Martin Noda / Hans Lucas
A Rennes le 5 juin 2023
Cette année, le mois des fiertés se déroule dans la foulée d’un mouvement social historique, et ce alors que les attaques de l’extrême droite et des réactionnaires contre les communautés LGBTI repartent à la hausse. Pour défendre nos droits et en gagner de nouveaux, il est temps de reprendre la rue.
En 2023 en Ille et Vilaine, en plus de l’habituelle marche des fiertés organisée chaque année depuis plus de 25 ans à Rennes, les villes de Redon et Fougères vont chacune connaitre leur première marche !
Le NPA appelle à participer massivement aux marches des fiertés du département :
Nous nous sommes mobiliséEs pendant des mois contre la réforme des retraites, en tant que travailleurEs et en tant que LGBTI. Les LGBTI font partie des populations les plus impactées par cette réforme, excluEs du marché de l’emploi, plus fortement touchéEs par la précarité. Les LGBTI ont eu des carrières hachées, ils et elles auront des retraites pourries. Combinée aux attaques contre l’Assurance chômage, contre les bénéficiaires du RSA, ou à la loi Kasbarian, la politique de Macron a dégradé nos conditions de vie.
Le tournant autoritaire et raciste du gouvernement se renforce. Il y a eu la loi Séparatisme, les dissolutions d’associations antiracistes, la répression sauvage et brutale des manifs et des blocages. Darmanin a lancé l’opération coloniale Wuambushu à Mayotte et annonce en fanfare une énième loi sur l’immigration. Nul doute qu’elle sera l’occasion de surenchères racistes entre la Macronie, LR et le RN.
Avec sa politique, Macron légitime l’extrême droite et déroule un tapis rouge pour Le Pen en 2027. Avec 88 députés, celle-ci n’a jamais été aussi forte et son discours imprègne le champ politique. L’extrême droite est raciste, patriarcale, LGBTIphobe. Partout dans le monde, elle mène sa politique contre les communautés LGBTI. Aux États-Unis, des centaines de lois sont votées pour bloquer les transitions, retirer la garde d’enfants trans aux parents qui les soutiennent, interdire de parler d’homosexualité ou de transidentité à l’école. En France, des centres LGBTI sont dégradés et attaqués, à l’explosif comme à Tours. Des militants anti-trans, ex-Manif pour tous ou pseudos-féministes font du lobbying dans les institutions et sont accueillis à bras ouvert par Renaissance. Des drags shows sont menacés par des fachos.
L’extrême droite tue. Nous n’oublions ni Clément Méric, ni Federico Martín Aramburú. Elle a brûlé la maison du maire de Saint-Brévin, elle attaque des camps de réfugiéEs.
Comme à chaque mois de juin, les entreprises capitalistes nous font croire qu’elles sont du côté des LGBTI. Publicités et produits capitalistes à coups d’arc-en-ciel fleurissent. Pourtant, il ne faut pas être dupes ! C’est le capitalisme qui est responsable de notre oppression. La grande majorité des LGBTI font partie de la classe ouvrière, c’est cette classe que le capitalisme exploite pour son propre profit. C’est parce qu’il a besoin de la famille hétéro que la division de genre et l’hétérosexualité comme norme existent.
Pour ces raisons, si les LGBTI doivent reprendre la rue lors des prides, un seul mois ne suffira pas. Nous avons besoin de reconstruire un mouvement LGBTI fort, qui puisse se lier au mouvement féministe, antiraciste, écologiste et ouvrier. D’un mouvement d’ensemble qui mette un coup d’arrêt aux attaques, qui soit assez fort pour arrêter l’extrême droite, dégager le gouvernement et qui pose les bases d’une rupture avec le système capitaliste. Il y a urgence !