Nous avons plusieurs fois rappelé dans nos publications les circonstances qui ont amené Vincenzo Vecchi à fuir l’Italie et à se réfugier à Rochefort-en-Terre. Il fait partie des 10 altermondialistes condamnés à de lourdes peines à la suite du G8 de 2001 à Gênes, qui s’était soldé par trois jours d’émeutes et de violentes exactions policières causant la mort de Carlo Giuliani. Cette répression avait alors été qualifiée par Amnesty International de « plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale »
Les lois fascistes en marche
En août 2019, la police vient arrêter Vincenzo Vecchi, 18 ans après les faits, à la demande de l’État italien qui brandit le délit de « dévastation et saccage » issu d’une la loi fasciste qui permet d’inculper une personne sur sa seule présence dans une manifestation lors de laquelle il y aurait eu de la casse. En outre, l’État italien utilisera des mandats européens afférents à l’anti-terrorisme et au grand banditisme, pratique courante en Italie, aux États-Unis ou en France, pour faire taire les militants d’obédience anarchiste, écologiste et ou révolutionnaire.
Trois ans de galère judiciaire
Depuis 2019 Vincenzo a été arrêté, incarcéré, libéré, et par deux fois les juges français ont jugé que les mandats européens émis dans cette affaire étaient invalides. Malgré cela, l’État français, représenté par le gouvernement Macron, semble bien décidé à collaborer avec l’État italien. En janvier 2021 il renvoie l’affaire devant la Cour de cassation, celle-ci refuse alors de statuer et sollicite l’avis de la Cour de justice européenne qui organise une audience en janvier 2022.
Rien d’étonnant à cela lorsque nous voyons comment le tout-sécuritaire qui surfe sur la peur instillée des « ennemis de l’intérieur » amène des lois restreignant de plus en plus nos libertés, qu’elles soient collectives ou individuelles (loi sécurité globale, loi « séparatisme »...).
La Cour de justice européenne complice
En validant, en juillet 2022, la demande d’extradition de Vincenzo vers l’Italie, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) permet désormais qu’un manifestant soit jugé coupable des délits commis lors d’une manifestation, sans aucune preuve et en s’appuyant sur une loi d’origine fasciste. C’est un message sans ambiguïté pour l’ensemble des militants : les États européens cautionnent le règne de la peur envers l’ensemble des personnes qui oseront se joindre aux mouvements de résistance dits « radicaux », qui ne joueraient pas le jeu sage de la « manifestation pacifiste ». C’est maintenant à la Cour de cassation de statuer. Ce sera le 11 octobre à Paris.
Le soutien s’organise et s’élargit
Après la manifestation du 8 août, qui a rassemblé plus de 300 personnes à Rochefort-en-Terre, après celle de Nantes qui a rassemblé près de 200 personnes, des actions sont prévues à Milan et à Gènes, à Bruxelles et à Liège. Le comité de soutien appelle à un rassemblement le 11 octobre à Paris où la Cour de cassation statuera sur l’extradition ou pas de Vincenzo en Italie, au moment où une post-fasciste va être désignée Présidente du Conseil en Italie ! Il appelle aussi à ré-activer partout les comités locaux à organiser des mobilisations. Ce sera le cas à Guingamp, dans les Côtes-d’Armor, le 7 octobre, et à Rennes le 10 octobre. Dans un cas comme dans l’autre le NPA sera présent. Et comme la bataille judiciaire se poursuit, ça coûte de l’argent !
Soutien sur https://www.comite-soutien-vincenzo.org/