[Un été à la plage… avec les algues vertes ! 3]
Où l’on apprend que les algues vertes continuent de nous pourrir la vie, au sud comme au nord de la Bretagne, et que la lutte continue !
ALGUES VERTES : LES MAUVAISES ODEURS D’UN ÉTÉ BRETON !
Fin juin 2020, sur la grève de bon abri, à Hillion, près de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) : on a certes vu pire, mais elles sont bien là, en tas échevelés, qui teintent de ce vert douceâtre, vaguement fluo, les hectares de cette immense baie à marée basse. Les panneaux aux abords de la plage continuent de mettre en garde promeneurs et touristes : non seulement ça pue, mais ça tue !
Moins pire que d’autres fois, sans doute, l’échouage de la « salade », parce que les fortes perturbations de l’hiver ont contrarié les stocks de l’ulve au large, parce que le confinement a rendu plus tardifs et moins massifs les épandages, et probablement aussi, malgré tout, du fait du fameux plan Algues Vertes. http://draaf.bretagne.agriculture.gouv.fr/La-declinaison-du-plan-dans-les
Le problème, c’est que ce plan n’est pas généralisé à la Bretagne et que les mesures qu’il contient ne sont pas contraignantes. Il faut encore en 2020 manifester à Hillion pour empêcher les extensions de porcheries ou d’élevages bovins, sur le mode industriel dont on sait qu’il est responsable de la prolifération des nitrates, donc des algues vertes.
Et cet été, le 9 août, c’est à Lorient (Morbihan) que les algues vertes ont frappé fort et que les manifestant.es ont dénoncé les effets de l’agriculture productiviste sur les sols et sur le littoral… Or Lorient ne fait pas partie des sites retenus par le plan algues vertes !
En outre, cette année 2020 a permis de mettre en évidence l’influence des épandages sur la qualité (mauvaise) de l’air en Bretagne : selon l’association Halte aux marées vertes, s’appuyant sur un rapport de Air Breizh, « Durant le mois d’avril, la Bretagne a également connu des épisodes de qualité de l’air médiocre (…) Air Breizh pointe du doigt la pollution imputable aux activités agricoles : épandage des fertilisants agricoles qui sont à leur maximum en mars – avril - mai et qui sont responsables d’émissions importantes d’ammoniac (NH3) générant des particules fines (PM2,5) de sulfates d’ammonium et nitrates d’ammonium ».
Tout le monde connaît les responsables (l’agriculture industrielle, l’élevage intensif), mais la puissance de l’agrobusiness est telle (voir nos deux articles précédents), les complicités des pouvoirs publics et des élu.es tellement fortes, que nous ne devrons compter que sur nos luttes pour éradiquer ce fléau !
Pour en savoir plus…
et bien sûr : https://www.halteauxmareesvertes.org/site/file/source/documents_2020/20200507_lettreouverte_elus_ademe.pdf