Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Ille et Vilaine (35)
  • Inculpés du 8-12 : la fable de l’ennemi intérieur

    Par Anna Ralebolle pour l’Anticapitaliste. 23 octobre 2023

    Ouvert le 3 octobre au tribunal de Paris, le procès dit des « inculpés du 8-12 » va prendre fin le 27 octobre. À cette occasion, les collectifs de soutien appellent à un nouveau rassemblement à 11h devant le tribunal.

    Près de quatre semaines de procès ont permis de mettre en évidence le vide absolu du dossier : des prévenuEs qui ne se connaissent pas touTEs, incriminéEs sur la base d’écoutes, dont une grande partie ont été mises en place avant la procédure judiciaire – donc illégales – dont nombre d’entre elles sont de si mauvaise qualité qu’elles sont partiellement inaudibles. Une séance d’air soft, présenté comme un entraînement militaire, une conversation enregistrée concernant la fabrication de gros pétards présentée comme la fabrication d’explosifs. Aucun objectif de mise en œuvre retenu contre les inculpéEs, aucune cible, aucun projet. Rien !

    Ces longues audiences, souvent pénibles, ont vu le tribunal s’appesantir sur la vie des inculpéEs, aller fouiller dans leurs parcours scolaire et universitaire, sur leurs relations avec la police, allant inventer de possibles rancœurs contre les flics au travers d’incidents datant de plusieurs années – renversé par un flic hors service ! – ou d’expériences militantes fantasmées, de violences policières vécues indirectement !

    Justice d’exception

    Mais le procès a aussi été l’occasion d’évoquer le traitement des inculpéEs rendu possible par la juridiction d’exception anti-terroriste : garde à vue de 96 heures, incarcération à l’isolement (16 mois pour Florian, interrompue par sa grève de la faim !), avec le statut de DPS (détenus particulièrement signalés), les séances de torture blanche, les fouilles à nu, visant manifestement à briser la résistance des détenuEs, à leur faire perdre leurs repères.

    Pourquoi ? Ne doit-on pas voir dans ce procès le concentré des tendances répressives des gouvernements de la V° République poussées à leur comble, couronnant toutes les dérives policières et judiciaires qui sont mises en œuvre contre les mouvements sociaux, contre les mobilisations écologistes, pour mater les rébellions, notamment dans les quartiers populaires.

    Ce procès participe de la même logique qui vise à nous faire taire. Alors, avec les inculpéEs du 8-12, ne nous laissons pas anti terroriser, exigeons la relaxe pure et simple ! Soyons nombreuxEs le 27 octobre à 11 heures devant le tribunal de Paris !