[Une série de trois articles sur la mobilisation, à Rennes, des exilé.es et de leurs soutiens, au cours de l’été : des logements et des papiers pour tou.tes ! ] -2-
A la fin de l’état d’urgence sociale (11 juillet), tout le monde craignait l’installation d’un nouveau campement à Rennes : les CADAs devaient reprendre l’expulsion des familles déboutées, l’état mettre fin à l’accueil dans les Hôtels. Mais cela ne s’est pas passé comme cela. Les dispositifs ont été le plus souvent reconduits, et la remise à la rue des familles a été moins massive que prévu, celle des célibataires plus tardive.
Ainsi, la mobilisation a été permanente durant tout l’été : des occupations de lieux publics ont duré jusqu’au 23 juillet, des rassemblements devant la mairie ont continué au mois d’août, le 13 et le 20, devant Estrémadure le 27 ! L’action des associations de soutien, dans des configurations parfois inédites, reposant sur les quelques militant.es présent.es aux différents moments, a permis de contraindre au fur et à mesure la mairie de Rennes à accueillir les familles, notamment grâce à l’ouverture d’un bâtiment du Bois Perrin au mois de juillet au lieu du mois d’octobre. L’évêché, de son côté, suite à l’occupation d’une église, a prêté un local à des camarades exilé.es célibataires durant un mois. L’hébergement solidaire a également contribué à éviter à de nombreuses personnes de se retrouver à la rue.
Maintenant, les dispositifs liés à la trêve hivernale étant reconduits, il nous appartient, ensemble exilé.es et soutiens, de renforcer la pression sur la mairie pour qu’elle ouvre un second bâtiment au Bois Perrin, le plus rapidement possible, pour que cesse le scandale de l’immeuble d’Estrémadure (il doit ouvrir de suite !), et pour qu’elle accepte enfin d’accueillir tou.tes les exilé.es, sans conditions (et pas seulement les familles). Mais nous allons devoir également remettre l’état devant ses responsabilités : c’est l’état qui doit loger les demandeurs d’asile (c’est la loi !) ; c’est l’état qui doit organiser l’accueil d’urgence ! C’est l’état qui doit lever les obstacles à l’installation des exilé.es en France, par la régularisation des sans papiers ! Nous devrons donc à nouveau cibler l’état lors des prochaines manifestation !