Samedi 16 octobre, les masques sont (encore une fois !) tombés : la maire de Rennes a pris la responsabilité de faire intervenir la police pour virer les exilé.es et leurs soutiens qui venaient de réquisitionner une école, vide depuis six mois.
Exilé.es à la rue
La lutte pour le logement des exilé.es est un combat permanent à Rennes, et les associations sont très actives et toujours mobilisées. Déjà le 16 avril, le collectif Réquisition (DAL35, UTOPIA56, GL1410, soutenues par l’interorga) organisait un campement place de la mairie, viré par la Police au motif de l’urgence sanitaire ! Depuis, la situation n’a cessé de se dégrader, et ce sont maintenant plus de 110 personnes qui sont réduit.es à une extrême précarité, dans un campement, en errance ou accueilli.es dans un centre d’accueil mis à leur disposition par les Eclaireurs de France 35. Alors le 16 octobre, 6 mois plus tard, l’inter-organisation de soutien aux personnes exilées, soutenue par une très large intersyndicale, appelait à une manifestation.
Convergence des luttes !
Aux 300 personnes rassemblées se sont alors joint.es les 700 participant.es à la « Pride Déter et solidaire » qui se tenait le même jour. Lorsque le cortège s’est élancé, aux sons d’une fanfare, la manif avait alors de la gueule ! C’est un bon millier de manifestant.es qui ont donc parcouru environ 200 mètres avant de s’arrêter au niveau d’un immeuble traversant par lequel les exilé.es présent.es et une grande partie des manifestant.es se sont engouffré.es dans une cour donnant accès à l’école du Faux-pont, vide depuis 6 mois !
Réquisition !
Puisque la préfecture refuse de faire quoique ce soit, puisque la mairie ne veut plus « rien faire de plus », les assos prennent leurs responsabilités ! Cette école de six classes offre un cadre tout à fait adapté à une mise à l’abri, au moins pour quelques mois, des personnes sans logement. L’adjoint de permanence (un élu UDB), est convié, il vient sur place et rapidement nous annonce qu’il ne fera pas venir la police et que nous pourrons rester le soir... Il nous laisse, nous nous organisons, mais très vite il revient nous prévenir que la mairie va demander l’intervention de la police pour nous virer ! En clair, ça veut dire que les apparatchiks du cabinet (non élus) ont pris la main !
Choisir son camp !
Honte sur la maire et sa majorité municipale ! (PS/PC/EELV/UDB/etc.). Nous n’attendons rien de ces gens-là, mais il appartient maintenant à celles et ceux qui, parmi elleux, prétendent nous soutenir, de manifester publiquement leur désaveu de la décision dégueulasse de la mairie ! Il est à craindre que celle-ci soit la première expression spectaculaire d’un changement de doctrine de la maire et de sa majorité : iels nous serinent qu’iels font déjà beaucoup, qu’iels ne feront rien de plus... Cela se traduit, vers 19h30, par l’intervention d’un escadron de gendarmes mobiles, en tenue de combat, qui nous contraignent à quitter les lieux. Cette école restera vide, les exilé.es resteront dans leur campement, les militant.es pourront remâcher leur colère, les élu.es « de gauche » dormiront sur leur bonne (?) conscience (ils font déjà tant !). Mais nous ne lâcherons rien ! Dès lundi, 18h, un rassemblement place de la mairie permettra de retrouver celles et ceux qui ont exprimé leur soutien et leur volonté de ne pas en rester là !