S’unir contre le fascisme, c’était la proposition de la soirée du 21 février dernier à la Maison de Quartier de Villejean à Rennes. Environ 140 personnes ont été intéressées. Organisée par des militantes féministes soutenues par l’Union Communiste Libertaire et le Nouveau Parti Anticapitaliste, cette soirée a accueilli : Ugo Palheta dont le livre « La possibilité du fascisme » est une invitation a comprendre les enjeux face à la montée en puissance de l’idéologie fasciste contemporaine ; Laura militante du collectif la PEFRA pour une réflexion antisexiste dans le milieux antifasciste et une intervention filmée de Tania Vrizaki, militante de la coordination grecque antiraciste et antifasciste Keerfa.
Tout d’abord, l’intervention d’Ugo Palheta a permis de redéfinir les contours du fascisme dans la société contemporaine tant en France qu’au niveau international, d’en comprendre ses liens étroits avec l’extrême droite et le racisme, d’appréhender le terreau social sur lequel il a tout loisirs de germer aujourd’hui.
Ensuite, Tania qui n’a pas pu être présente a fait une intervention filmée pour nous éclairer sur le contexte qui a vu naitre Keerfa, une coordination antiraciste et antifasciste large et populaire, qui s’oppose fermement au parti fasciste criminel Aube Dorée avec la construction d’un rapport de force important. L’expérience grecque est en cela intéressante qu’elle dépasse l’antifascisme dit « de rue » en ayant réussi a créer un consensus d’union large et populaire autour de la question de l’antiracisme lié à la question antifasciste.
Enfin, Laura membre de PEFRA, militante féministe, queer et antiraciste, est venue poser les limites de l’antifascisme « de rue ». Si sa critique est sans concession concernant l’utilisation systématique de la « violence » envers les groupes fascistes, en en définissant les travers sexistes et virilistes qui excluent de fait la possibilité d’autres modes d’actions et d’expressions, elle ne veut pas pour autant exclure la légitimité de cette forme de lutte, mais propose plutôt que ces groupes aient une réflexions sur leurs pratiques.
Après ce tour de table, il a fallu un petit temps tampon avant que les premières réactions, témoignages ou réflexions, permettent un échange avec les invités. Djamel militant antiraciste venu tout spécialement de Angers a pu témoigner de son expérience et insister sur la nécessité de relier la question antiraciste à l’antifascisme. Des désaccords ont été exprimés sur le contenu du texte d’appel notamment, mais aussi sur la place des collectifs antiracistes dans le débat, une place jugée insuffisante par certain.es.
Dans l’ensemble, la soirée a été une belle réussite par la richesse des interventions et le nombre des personnes présentes. Elle s’est conclue autour d’un verre et d’une pizza à prix libre cuisinée par le Réseau de Ravitaillement. Nous espérons qu’elle ouvrira des perspectives d’avenir pour un mouvement antiraciste et antifasciste rennais qui soit à la hauteur des enjeux.