Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) L’anticapitaliste - Ille et Vilaine (35)
  • Présidentielle : Militants écologistes sans candidat, nous voterons Philippe Poutou

    lundi 3 avril 2017, par RANNOU Maël, SCHAFFAUSER Thierry

    Il y a près d’un mois, les votants de la primaire validaient massivement un l’accord de désistement Jadot-Hamon. Si la méthode reste discutable, d’une question biaisée promettant un accord à trois (qui n’a jamais été envisagé ni par Hamon ni par Mélenchon) à l’annonce du ralliement avant le vote, la volonté d’union restait massive et nous respectons le choix de nos ami.e.s d’EÉLV et d’ailleurs.

    Il nous est difficile d’encore nous rallier à un candidat qui reste celui du parti socialiste et qui, tout frondeur et sincère qu’il soit, n’a pas réussi à affirmer sa rupture avec les cadre de son parti, dont il subit les départs logiques chez Macron. Son désir d’être adoubé par Bernard Cazeneuve – qui reste le ministre ayant tenté de couvrir la mort de Rémi Fraisse ou d’Adama Traoré, a organisé la répression policière des manifestations et autorisé l’état d’urgence permettant l’assignation de militants écologistes – ne nous a pas rassuré. Les reculades programmatiques, qui existent déjà (celle sur le revenu universel est la plus notable), non plus, d’autant que plusieurs des autres grandes promesses ont déjà été faîtes il y a cinq ans, puis abandonnées : droit de vote des étrangers, PMA pour toutes, récépissés policiers, taxe carbone, fermeture de centrales nucléaires...

    Yannick Jadot avait proposé une « grande aventure » à Benoît Hamon, nous ne mettons pas en cause la sincérité des protagonistes, mais le poids des appareils semble aujourd’hui indépassable et le passif est lourd. La perspective de victoire étant quasi inexistante, nous avons du mal à comprendre ce ralliement, il y a certes un accord électoral, mais il n’engage que ceux qui y croient...

    Rassembler au delà des nuances est un beau projet, mais à ce compte nous aurions aussi pu nous rallier à un autre candidat, Mélenchon, avec qui nous avons des divergences (sur l’international, la vision de l’Etat, le fédéralisme...) et beaucoup de points communs. Nous n’aurions pas été plus favorables à cela non plus : le ralliement unilatéral était voué à l’échec et quitte à perdre à la fin, autant défendre haut nos valeurs. Face à ce constat, nous comprenons les stratégies divergentes des ami.e.s et ne cherchons pas à plomber leurs efforts, qu’ils aillent vers Hamon, Mélenchon – voire pour certain.e.s Macron, ce qui nous échappe complètement, mais montre bien le flou dans lequel se retrouve l’électorat écologiste.

    Pour nous, une politique écologiste n’est pas compatible avec un système économique capitaliste et productiviste, qui fera toujours primer le profit sur les vies, humaines comme animales. Les catastrophes environnementales que nous vivons aujourd’hui sont les conséquences de 4 siècles d’une logique de « conquistadors » cherchant à accumuler les richesses au détriment de tout respect de l’environnement, conduisant à l’extermination de la flore et de la faune, les humains parmi eux.

    Pour nous, l’écologie politique n’est pas compatible non plus avec les relents nationalistes et patriotiques, un centralisme effaçant les cultures et langues régionales, ou une république refusant aux minorités le droit à la représentation politique et de s’organiser en toute autonomie. Les écologistes n’ont pas peur du multiculturalisme, ne cherchent pas à brimer l’expression des identités de chacun dans l’espace public, quelles soient religieuse, sexuelle, politique ou autre.

    Pour nous, le logiciel de l’écologie politique doit être au service des plus pauvres et démunis, de ceux qui souffrent déjà le plus du dérèglement climatique, des maladies liées à la pollution ou à une agriculture intensive. Nous refusons que l’écologie soit un gadget. C’est un ensemble de pensées s’articulant autour du féminisme, du pacifisme, de l’altermondialisme, du non-productivisme et de régionalisme... qui questionne la place du travail dans nos vies, défend les minorités et l’autodétermination des personnes plutôt que les pratiques policières, carcérales et autoritaires.

    Ainsi, face à l’offre réduite qui nous est proposée, la candidature qui nous apparaît la plus proche de nos préoccupations est incontestablement celle de Philippe Poutou, et c’est pourquoi nous la défendrons.

    Maël Rannou, bibliothécaire et auteur, membre du conseil fédéral d’EÉLV, tête de liste en Mayenne lors des élections régionales.
    Thierry Schaffauser,travailleur du sexe, syndicaliste, militant EÉLV, candidat aux régionales en Ile-de-France.