Déclaration de Philippe Poutou
M. Le Pen, la candidate du Front National n’est pas élue, et nous nous en réjouissons. Pour nous, le FN ne sera jamais un parti comme les autres. Derrière quelques revendications sociales reprises de façon démagogique, son programme reste la destruction des droits démocratiques, la remise en cause de tous les droits du mouvement syndical et du mouvement social. Il développe un programme de division des exploitéEs, visant à renforcer les discriminations contre les personnes d’origine immigrée, un programme de haine raciste qui vise à épargner les vrais responsables de la misère et du chômage. Aujourd’hui, la candidate du FN a été dégagée et c’est tant mieux.
Héritier du Hollandisme, Macron le banquier s’inscrit pleinement dans la politique de son prédécesseur. Ministre, il a inspiré des lois de régression sociale comme celle qui porte son nom ou la loi travail à laquelle la rue s’est massivement opposée il y a un an. Au-delà, Macron entend amplifier la contre-révolution libérale et va donc poursuivre sans discontinuité une politique d’austérité pour les catégories populaires, au nom de la liberté d’entreprendre, de la rigueur et de l’équilibre budgétaire... Son programme ? En finir avec les 35h, casser la Sécurité sociale, diminuer le nombre de fonctionnaires, aller encore plus loin dans la casse du code du travail… Cette politique, c’est justement celle qui fait le lit du Front national en accentuant toujours plus la destruction de nos acquis sociaux.
Il faut donc nous préparer à mener de nouvelles batailles, nous unir pour préparer la résistance face au rouleau compresseur d’un Macron qui déclare vouloir gouverner par ordonnances pour imposer son programme antisocial. Une période de combat est devant nous, et nous devons organiser le « tous ensemble », les mobilisations tous azimuts, pour inverser le rapport de forces, construire un front pour défendre dans l’unité nos droits sociaux et démocratiques.
D’ores et déjà, des militants syndicaux et associatifs ont commencé à préparer la riposte. Pour nous, « prendre nos affaires en main » passe par la construction des luttes, manifestations, et grèves. La manifestation de demain à 14h à République et dans un certain nombre de villes en fait partie, parce que toutes les conquêtes sociales n’ont jamais été l’œuvre d’un gouvernement mais arrachées par les travailleurs et la jeunesse en mouvement.
Pour préparer cet affrontement, nous avons besoin d’une force politique pour nous représenter nous-mêmes, organiser notre camp social face aux patrons et aux possédants. Un parti de combat, ancré dans les luttes quotidiennes, qui n’a pas peur de s’en prendre à la propriété capitaliste, qui défende la rupture avec les institutions nationales et européennes. Un parti féministe, écologiste, internationaliste, pour la transformation révolutionnaire de la société. Il y a urgence.
Montreuil, Le 7 mai 2017