Le NPA de Rennes est engagé dans les luttes autour du logement pour tous les sans abris, parmi lesquels les personnes exilées occupent une place particulière. Nous participons à l’interorgas de solidarité avec les exilés qui a publié, depuis le début du confinement, deux communiqués qui réaffirment l’exigence du logement pour tou.tes et pour ce faire la réquisition des logements et bâtiments vides. Dans le second communiqué, pour montrer que c’est possible, dès maintenant, nous citons les bâtiments dont nous exigeons la réquisition, qui appartiennent à Archipel, à l’église, au conseil départemental, à la FUAJ… La campagne du GL1410 qui a publié la photo des sites en question a connu un réel succès sur facebook.
Cette exigence du logement est première, en ces temps de confinement, mais nous conduit, au sein du mouvement de solidarité, à nous poser de multiples questions. Dans les exigences de l’interorgas figurent également la fermeture des centres de rétention, l’arrêt des assignations à résidence et des reconduites à la frontière. Mais beaucoup se demandent, beaucoup nous demandent : que se passera-t-il à la fin du confinement ? La reprise des expulsions, des assignations, la réouverture des CRA ? Comment empêcher tous ces mauvais coups ? Toutes les personnes logées par l’état ne seront-elles pas une cible facile pour l’état autoritaire qui profite de l’état d’urgence – fut-il sanitaire – pour tendre ses tentacules au travers de la société ? Ne seront-elles pas simplement cueillies au sortir de leurs hébergements ?
Tout ceci nous amène à penser qu’il convient d’anticiper. La crise du Coronavirus a un effet contradictoire sur la société, mais il est certain qu’il révèle une très forte solidarité qui se manifeste, par exemple, par le montant des aides proposées sur nos diverses cagnottes. Il serait donc utile de se préparer à une importante bataille pour obtenir un plan d’urgence en faveur des exilé.es : le moratoire des expulsions, le refus des assignations, l’invalidation de toutes les OQTF en cours, la fermeture définitive des CRA. Et bien entendu, cette campagne serait centrée sur l’exigence de la régularisation de tous les sans papiers. En effet, c’est la mesure dont tou.tes ont besoin, pour avoir le droit de travailler, de se loger, d’étudier, de se soigner, bref d’avoir une vie décente dans ce pays qu’ils ont choisi ! Une telle campagne pourrait, dans le contexte actuel, connaître un vrai succès de masse, s’articuler avec nos exigences pour l’ensemble de la population, et nous mettre dans la meilleure position possible pour que la sortie du confinement et de l’état d’urgence sanitaire se traduise par des avancées au profit des exilé.es… et pas le contraire !