Ainsi, après le début du confinement, il aura fallu plus de deux semaines à la préfecture d’Ille et Vilaine pour mettre en route la démarche de "mise à l’abri" des personnes résidant jusqu’à présent dans le squat des Veyettes. Il faut tout de même rappeler que, depuis des mois, les associations demandaient que soient relogées toutes ces personnes, qui pour nombre d’entre elles avaient déjà passé l’été sur le campement des Gayeulles. Pendant des mois la préfecture a fait la sourde oreille, considérant qu’elles n’avaient pas de droit.
Au moment de la mise à l’abri, en situation sanitaire d’urgence, la préfecture poursuit dans la voie du mépris et de la brutalité : les personnes concernées sont contraintes de s’embarquer dans des véhicules sans aucune maîtrise de leur destinée, sans même parfois savoir où elles sont emmenées, sans savoir pour combien de temps - la durée du confinement ? - sans garantie d’être ravitaillées, et surtout sans aucune garantie sur le sort qui leur sera réservé à l’issue du confinement.
Hier, ce sont des mini-bus de la SNSM qui sont venus cherchés les exilé.e.s sans autre solution que les Veyettes pour les amener vers des hôtels à Vitré et à Fougères. Ces villes, ils ne les connaissent pas, pas même de nom. Loin de Rennes, ils n’ont plus leurs repères, les organisations de soutiens, les amis qui aident aux traductions... Certains ont refusé, par peur, parce que les quelques affaires qu’ils ont ne peuvent être déménagées, par nécessité à rester dans leur ville. Ils sont aujourd’hui sans solution de confinement. Ce "dispositif" était accompagné par une voiture de police amplifiant la tension. Des informations circulent sur le fait que le squat soit prochainement muré.
La préfecture profiterait-elle de la crise sanitaire pour fermer les Veyettes ? S’agit-il d’une "mise à l’abri" ou d’une évacuation sans attente de décision de justice ?
Comment expliquer que, malgré nos recommandations, les bâtiments vides de Rennes n’aient pas été réquisitionnés ? Pourquoi la préfecture préfère-t-elle payer des chambres d’hôtel à Fougères plutôt que d’ouvrir le collège Malifeu gratuitement ? Que fait le diocèse ? Que font les élu.e.s ? RIEN !
Comment une organisation aussi déplorable est elle possible ? Est-ce de l’incompétence ou un manque de volonté politique ? Ou plutôt la poursuite de politiques maintenant une partie de la population dans des conditions de précarité dangereuse ?
A l’heure où nous comprenons que nous sommes tou.te.s lié.e.s par la contamination de ces politiques criminelles : des caissier.e.s, aux ouvrier.e.s du BTP en passant par les SDF, les soignant.e.s et toutes celles et ceux dont la colère et les SOS ont été durement réprimés, nos revendications doivent être communes, ajoutons y :
la RÉQUISITION de tous les bâtiments vides et la RÉGULARISATION de toutes les personnes sans papiers !
Summa potestas, summum officio : pouvoir suprême, responsabilité suprême
Si vous ne voulez pas des responsabilités, rendez nous le pouvoir ! (et l’argent !)
Le GL 14.10