Samedi 3 décembre 2016, à Rennes, une marche a eu lieu en la mémoire de Babacar Gueye, jeune sénégalais abattu il y a un an par la police dans le quartier du Gast. Ce jeune homme était en souffrance psychologique, les pompiers ont été appelés mais ce sont 8 policiers qui sont intervenus et l’ont abattu de 5 balles.
600 personnes se sont rassemblées autour de la sœur et des amis de Babacar : des habitants du quartier, des militants rennais, mais aussi différents collectifs parisiens et des familles d’autres victimes des violences de la police : Adama Traoré, Lamine Dieng, Abdoulaye Camara et Amine Bentounsi.
La marche a marqué un arrêt devant l’immeuble du drame. L’occasion pour Awa Gueye, la sœur de Babacar, de raconter son calvaire pour récupérer son titre de séjour, perdu lorsqu’elle est partie au Sénégal enterrer son frère. Elle a également évoqué ses déboires avec un premier avocat, la difficulté d’obtenir un logement... Elle mène ce combat afin de pouvoir suivre au plus près le dossier de son frère, et faire éclater la vérité.
Tout au long de la marche, les personnes présentes ont défilé au rythme de slogans tels que :
« Policiers, meurtriers, justice pour Babacar »
« Pas de justice, pas de paix »
« Babacar on ne t’oublie pas, on ne pardonne pas »
« Police partout, justice nulle part »
« Tout le monde déteste la police ».
De nombreuses prises de paroles ont dénoncé les violences et la psychophobie(1) policières ainsi que les difficultés auxquelles se heurtent les familles pour obtenir la vérité et la justice.
Assa Traoré a insisté sur son sentiment d’être considérés, elle et ses proches, comme des chiens en voyant comment est traitée l’affaire de son frère.
L’ensemble des participants à la marche a pu constater la grande considération dont fait preuve la préfecture à l’égard de ces familles en voyant le parcours imposé : contournement du centre ville avec cordons de CRS déployés à l’avance en dissuasion.
Peur que la marche nuise au commerce et dérange les achats de Noël, ou choix de privilégier une manif de policiers en colère ? Dans les deux cas, une honte !
Un exemple de plus que nous avons bien à faire à une justice de classe, qui poursuit pour une chemise arrachée et laisse impuni l’assassinat d’un jeune noir par la police !
PAS DE JUSTICE, PAS DE PAIX
(1) La psychophobie est une oppression envers les personnes en état de souffrance psychique