Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Ille et Vilaine (35)
  • quelques observations sur la rentrée scolaire

    La rentrée de septembre 2018 est d’abord marquée par une accélération des réformes néolibérales qui touchent le service public d’éducation, dans un sens autoritaire et conservateur.
    De nombreu-s-es enseignant-es de collège ont eu la surprise de voir fin août les programmes de quelques disciplines substantiellement remaniés (en lettres, mathématiques, EMC), contre l’avis des organisations syndicales y siégeant et même de membres du Conseil supérieur des programmes.
    Ces remaniements réhabilitent, en lettres, l’apprentissage formel d’une terminologie grammaticale déconnectée de l’enseignement de la littérature, en EMC, la transmission de "valeurs morales et civiques" tournées vers la célébration de l’identité nationale plutôt que vers la réflexion et l’esprit critique envers les valeurs établies.

    Dans l’élémentaire, les professeur-e-s des écoles sont invités à suivre les recommandations d’un "guide orange", défendant une méthode "syllabique radicale" supposée être la seule efficace pour l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, promouvant l’abandon de l’approche globale au profit de procédures technicistes et standardisées, au plus loin de l’expérience et de l’expression de l’enfant.

    Aujourd’hui, c’est le métier et le statut de l’enseignant que le gouvernement cherche à transformer. En prévoyant de supprimer les Commissions administratives paritaires, il ouvre la porte à une généralisation du recrutement sur profil, qui s’accompagnerait logiquement d’un essor d’une rémunération "au mérite" (ce qu’il cherche à expérimenter avec les enseignants en REP +). L’austérité salariale et les suppressions de postes auxquels sont soumis actuellement l’ensemble des fonctionnaires complètent le tableau : le caractère global de l’attaque gouvernementale oblige les équipes syndicales et tout-e-s les enseignant-es à réfléchir aux moyens d’une contre-attaque globale et cohérente pour les salaires, pour un service public d’éducation réapproprié par tous ses acteurs/trices, au service de l’émancipation, visant l’égalité de toutes et tous.