Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Ille et Vilaine (35)
  • CONFINEMENT : PAROLES DE TRAVAILLEUR/EUSES - 5 -

    Aujourd’hui, le témoignage de Sam, militant CGT, livreur dans les Côtes d’Armor. Sam assume , chaque jour une tournée en deux temps. Le matin, à 4h30 il prend la presse nationale au dépôt et livre les maisons de presse de la côte, ensuite il travaille sur une tournée « colis » plus classique et rentre chez lui vers 16h

    Alors Sam, en première ligne ?
    Oui, on peut dire ça. La boîte où je travaille a connu un léger fléchissement de son activité pendant une semaine et demi, avec un peu de chômage partiel, au début du confinement, puis, tout le monde a été rappelé, et depuis que la date du 11 mai est connue, les livraisons ont explosé. Nous sommes aujourd’hui au niveau de Noël plus 40 %, c’est énorme ! En plus, ma dernière tournée, ce n’était que des particuliers, j’ai livré 60 personnes ! Comme en plus il y a des collègues en arrêt pour les enfants et des vacances, c’est tendu…

    As-tu senti plus de reconnaissance sociale de ton travail ?
    Chez les clients, pas beaucoup. Nous on ne nous applaudit pas, et au contraire on sent que les gens qu’on livre ont peur qu’on leur apporte la maladie, ils sont distants, certains mettent un mot sur la porte pour dire qu’il faut laisser le colis devant… mais il y a quand même des gens sympas !

    La fermeture d’Amazon a-t-elle eu un impact sur votre travail ?
    Un jour ou deux, pas plus. Très vite, ils ont repris leurs livraisons à partir de leurs entrepôts espagnols ou allemands ! Ils envoient par la route ou par avion - les frontières ne sont pas fermées pour le profit ! - et via UPS ils ont acheminé vers nos dépôts, et les clients ne se sont rendu compte de rien.

    C’est quoi, l’ambiance, au boulot ? Les revendications ?
    Dans la boîte, ça s’est bien passé, le patron a été correct, il n’a pas discuté sur le droit de retrait, et quand le ministère a décidé que le transport ne pouvait pas y recourir, il a juste laissé le choix aux livreurs de revenir ou de passer en chômage technique… On a eu à peu près ce qu’il fallait comme protections. Pas au début bien sûr, mais là on a des masques et des gants, mais de toute façon c’est compliqué avec les colis.
    Pour nous, ce qui est évident aujourd’hui, c’est qu’on ne veut pas de prime de la boîte, on veut de vraies augmentations de salaire, par une augmentation générale du SMIC, en s’attaquant aux gros ! Y’en a marre que ça tombe toujours sur les mêmes. https://www.cgt.fr/comm-de-presse/letat-detourne-lepargne-vacances-des-salaries-et-des-fonctionnaires-pour-financer
    Le fric va vers les grands groupes, regarde, tous ils versent des dividendes, c’est insupportable. Le gouvernement fait de l’esbroufe avec un seul but, remettre les gens au boulot pour sauver le capital.

    Et après ?
    Je ne sais pas… beaucoup de gens ont la haine, mais cette fois les gens ont eu le temps de réfléchir, et les provocations et les conneries du gouvernement ont bien mis en évidence la faillite du capitalisme ! Tiens, pour finir, tu peux dire à vos lecteurs d’écouter ça, on le passera dans les manifs quand on reprendra la rue, comme l’hymne de la contestation ! https://lnk.to/TagadaJonesNousAvonsLaRage