Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Ille et Vilaine (35)
  • A Rennes, les assos en première ligne aux côtés des sans abris, français ou étrangers, avec ou sans papiers !

    Depuis maintenant plusieurs années, à Rennes, fonctionne une inter organisation de solidarité avec les exilés, qui comprend toutes les associations de soutien aux migrants, mais aussi les organisations syndicales (CGT, FSU, Solidaires, CNT) ainsi que des organisations politiques (PCF, LFI, NPA, UCL, Ensemble). Celle-ci porte sur la ville les grandes échéances autour de la lutte des exilé.es pour leurs droits, droit au logement, des papiers, etc. Très mobilisée dans la préparation du 21 mars, l’interorga était également en pointe dans le soutien au squat récemment ouvert, le « Manoir » (voir L’Anticapitaliste n°512 du 5 mars) ! Quand la pandémie s’est annoncée, toutes les associations se sont mobilisées pour faire face.

    Aussi, dès le lundi 16 mars au matin, les militant.es se réunissaient au Manoir pour alerter les exilé.es du risque et des précautions à prendre, avant de se rendre sur le site d’un autre squat de la ville. Ensuite, toute la journée, avec des moyens de fortune, sans protection, toutes les forces militantes furent concentrées sur le transfert de migrant.es depuis les gymnases où la mairie les hébergeait vers des hôtels. Décision prise en catastrophe par la mairie, à laquelle nous demandons depuis plusieurs mois de reloger ces familles, sans rien prévoir pour leur déménagement.
    Ainsi, c’est épuisé.es et en colère que, lundi soir, toutes et tous se rendirent au manoir pour une dernière AG « physique » avant le confinement.

    C’est là que nous décidâmes de rédiger une lettre à la préfecture et à la mairie, adressée également à la presse, d’une part afin de protester contre l’incurie des pouvoirs publics face à la pandémie, et d’autre part pour exiger des mesures d’urgence pour assurer la santé et la sécurité de toutes les personnes sans abri de Rennes, françaises ou étrangères, avec ou sans papiers  !

    Il s’agit de la première expression publique du mouvement social dans le contexte de la crise sanitaire, qui a permis de porter une parole autonome, démarquée des bureaucrates paternalistes et autoritaires de la mairie et de la préfecture, et d’exiger des mesures de réquisition pour loger tout le monde de façon digne, l’ouverture 24h sur 24 des abris de nuit, l’instauration d’un véritable filet de protection sanitaire et social auprès des plus démunis, les sans abris, leur accès aux soins, à un accès pérenne à de la nourriture correcte, ce à quoi s’est ajouté cette semaine l’exigence de la fermeture du centre de rétention et la fin des assignations à résidence.

    L’accueil reçu par cette déclaration, tant par les migrant.es, les sans abris que par les travailleurs du secteur, les gestes de solidarité qu’elle a suscité, nous confortent dans cette voie : nous devons prendre en main la solidarité, exiger de l’état et des collectivités territoriales qu’ils assument leurs responsabilités, susciter la mobilisation et l’organiser, malgré des conditions exceptionnelles !